Où sont passées les émotions ?

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09/10/2013
Photo des visages en première page du site de Paul Ekman : http://www.paulekman.com

Lors d’une  émission sur France Culture vendredi dernier, j’étais invitée à parler avec deux de mes confrères des relations complexes entre le corps et l’esprit.

Le débat a été très agréable, les participants et l’animateur très compétents et nous avons abordé des sujets passionnants ( placebo, méditation, hypnose, neurofeedback) mais en réfléchissant par la suite je sentais bien qu’il manquait quelque chose.

Ma conclusion est que nous, que je n’ai pas suffisamment insisté sur la place primordiale des émotions et le rôle complexe et fascinant qu’elles jouent en servant de liens, justement, entre le corps et l’esprit.

Pourtant les émotions sont un fil rouge, elles sont ce qui se produit en filigrane lors de toutes nos réflexions et actions de la journée. Elles sont  ce qui fait vibrer notre caisse de résonance et anime finalement ce lien encore mystérieux qui existe entre ce que nous appelons, faute de mieux, le corps et l’esprit.

Nous ne pouvons pourtant pas - même si c’est ce que certains souhaitent ou pensent faire - laisser nos émotions au vestiaire.

Curiosité, engagement, motivation, satisfaction, complicité, déception, irritation, jalousie, abattement, tristesse. N’est ce pas ce qui nous arrive entre le moment où l'on se lève le matin et celui où l'on se couche le soir ? Ce qui finalement donne la tonalité à notre quotidien et nous permet de dire que nous avons passé - ou pas - une bonne journée ? Ce qui influence nos décisions et colore nos relations avec les autres ?

Je vais me centrer aujourd’hui sur la santé et traiterai très prochainement de ce qui touche à la vie professionnelle.

Dans le domaine de la santé, les choses dorénavant sont claires. De nombreux travaux scientifiques se sont attachés depuis plus de 20 ans à établir les liens existant entre les émotions que l’on appelle négatives (celles qui sont parfois utiles mais qui génèrent des états physiques correspondant à une réponse de stress) et les maladies cardiovasculaires, ou la recrudescence de symptômes dans certaines pathologies (asthme, psoriasis, migraine, douleur, etc..).

Quant aux émotions qu’on définit comme positives (joie, intérêt, contentement, vitalité, ...) cela a mis plus longtemps mais c’est maintenant chose faite : on a pu identifier leurs effets protecteurs sur le cœur, face aux infections et peut-être également dans certains types de cancers.

On le voit bien, on ne peut plus traiter les émotions par le mépris.  Prenons les plus au sérieux. Replaçons-les au centre du débat.

Qu’en pensez-vous ?