Vivre en couple, pour le meilleur ou pour le pire ?

En ces temps de débats sur la question du mariage pour tous, on peut s'interroger: le mariage est-il bon pour la santé?

La vie en couple a de tout temps constitué la forme de vie la plus commune chez les adultes, même si elle est à l’heure actuelle en voie de transformation et en régression dans les sociétés occidentales. Depuis les travaux de Williams Farr, épidémiologiste britannique qui étudia les registres français d’état civil au XIXe siècle, on sait que vivre en couple a des répercussions positives sur la santé. Farr, utilisant les registres de naissance, de décès et de mariage, divisa la population choisie en trois groupes, mariés, célibataires et veufs. Chez les célibataires, la fréquence des décès dus aux maladies était beaucoup plus importante que chez les individus mariés. Chez les veufs, la situation était encore pire. Depuis William Farr, les structures familiales ont bien changé. De façon générale, vivre en couple a néanmoins toujours des effets positifs sur la santé (cela a été évalué de façon plus détaillée, à une période plus proche de nous, chez des personnes atteintes d’un cancer, dans les suites d’intervention chirurgicale et les suites d’infarctus). (Voir chapitre VI p.124 « Apprivoiser l’esprit, guérir le corps » Odile Jacob 2012).

A la suite de nombreux travaux portant sur le sujet, une étude récente réalisée avec des données recueillies de 1993 à 2002 sur plus de 10000 personnes, étude qui vient d’être présentée lors de la société européenne de cardiologie, confirme cela : le fait de vivre en couple réduit le risque d’infarctus du myocarde chez les hommes et les femmes à tous les âges.

La prévention des maladies cardiovasculaires et la réduction des coûts de santé, un nouvel argument à prendre en compte dans le débat brûlant sur le mariage pour tous?

Pour un historique des recherches sur le sujet, un article très intéressant du New York Times: "Est-ce que le mariage est bon pour la santé?"